Recapitalisation de PVCP:
G.BREMOND perdrait le contrôle de l'entreprise.

Pierre & Vacances Center Parcs (PVCP), numéro un européen des résidences de loisirs vient d'annoncer, ce lundi 20 décembre 2021, être entré en négociations exclusives avec un groupe d’investisseurs: Alcentra, Fidera et Atream après avoir souffert de la crise sanitaire de la Covid-19.

Gérard BREMOND deviendrait salarié et président d'honneur.

Les futurs actionnaires majoritaires assurent vouloir poursuivre le plan stratégique, présenté, sous le nom "réinvention 2025", visant à accélérer la montée en gamme. Ils ont annoncé dans le même temps l’externalisation de l’activité immobilière et la création d’une nouvelle société foncière, dont le périmètre exact n’est pas encore connu.

D'un montant de 200 millions d'euros, cette recapitalisation comporte deux volets:

1. Une augmentation de capital de 50 millions d'euros ouverte à tous les actionnaires mais garantie par Alcentra et Fidera.
2. Un second apport de fonds propres pour 150 millions d'euros, Alcentra et Fidera, s'engageant chacun pour au moins 45 millions d'euros, Atream pour 30 millions d'euros, le reste, soit 30 millions d'euros, devant être assumé par des créanciers obligataires désireux de participer.

Il est également prévu une diminution de moitié de son endettement (1,1 milliard d'euros) avec la conversion en capital d'environ 551,5 millions d'euros de dettes. Cette somme comprend notamment le prêt garanti par l'Etat (PGE), et octroyé par une dizaine de banques françaises, de 240 millions d'euros, dont la conversion serait une première s'agissant d'un PGE.

Au bout du compte, et "sous réserve de l'évolution de l'activité notamment liée au contexte sanitaire", l'endettement net du groupe serait ramené à environ 132 millions d'euros au 30 juin 2022. Pour rappel, au 30 septembre 2021, il s'élevait à 530 millions d'euros

L'entreprise tire un trait sur l'appel à l'épargne des particuliers, facilité par les avantages fiscaux. Après que 18000 bailleurs individuels aient consenti à un abandon de loyers, elle se tourne résolument vers l'investissement des institutionnels.

A l'avenir, ses projets seront réalisés par une société foncière créée par Atream avec d'autres partenaires. Gérard Brémond restera toutefois de la partie, cette foncière s'appuyant sur une entreprise de prestation de services, dont il sera actionnaire à 70%.

Certains analystes estiment que Pierre et Vacances pourrait être tenté de se recentrer sur les Center Parcs, souvent présentés comme la pépite du groupe. Les actifs les moins rentables seraient alors cédés. La direction dément cette hypothèse en expliquant que la foncière ne concernera que les « nouvelles constructions».

L’évolution du groupe devrait être suivie de près par l’État, qui a déjà garanti deux prêts au groupe, pour plus de 270 millions d’euros. Le sujet est également sensible sur le plan de l’aménagement du territoire et la Caisse des dépôts possède beaucoup d’appartements Pierre et Vacances.